Les lieux se transforment… Des murs de cartons s’empilent doucement, brutalement aussi… Il faut avancer, même quand on croise des souvenirs entre deux étagères, des lettres, des post-it oubliés, le Pentax de mon grand père… Je l’ai aimé cet appart… et en rangeant, ses raisons d’être disparaissent. Ses murs se vident de leur essence vitale. La cigarette à la fenêtre me rappelle encore, comme si c’était utile, que malgré le bruit des trains, je vais quitter la plus belle vue de Paris que j’ai eu. Et surement, la plus belle que vous ayez eu aussi (oui je prends un risque complétement fou je sais)
C’était utile et nécessaire, que je passe les derniers jours seul ici… C’est encore chez moi, et j’y range mes affaires, c’est mon Donjon… C’était mon Donjon, et ça,…
Se frotter aux lustres d’une vaste parodie, d’un retournement de veste qui va taire son nom au nom de je ne sais quelle autre saison politique… A tous nos droits et leurs faiblesses, à l’illusion d’une liberté gardée par des agents de la Paix… Si tu veux vivre en paix, il te faudra être enregistré, immatriculé, le tout au nom de ta sécurité. Non, la Liberté ne montera plus sur des barricades, elle aussi tente de sauver ce qu’il reste de sa peau dans des procès étranglés par des lenteurs administratives. Des papiers qu’on impose, des papiers qui font rêver aussi… Regarde bien ta main, et vérifie que tu peux encore serrer le poing…
Parce-ce que là, je crois que sommes tous des lâches regardant notre République s’effondrer en silence. Les rares courageux restant iront créer un blog pour faire semblant d’être fachés, que c’est pas juste et que les méchants c’est autres.
Nous sommes tous devenus des laches intelligents, et plus rien ne nous indigne au point de révolutionner quelque chose.
Avant de gueuler contre le vent, vérifie bien que tu peux encore serrer le poing…
Je me lève la nuit pour dévorer du chocolat, j’ai des dossiers inachevés
plein la tête, et tout se mélange… J’ai presque achevé d’archiver plus de
10 ans de photos sur pellicules, des vues en négatifs qu’on oublie parfois
trop vite, enfermées dans des boites en cartons seulement des étiquettes
datées, parfois un nom, une ville… J’ai des envies de « grands ailleurs »
et me couper du monde, juste quelques jours ou quelques semaines et
mieux revenir… J’ai envie de courant d’air, de savoir si Belleville est si
belle, d’avancer sans fermer les yeux…
C’est peut-être surtout ça: avancer sans fermer les yeux…