Je retrouve mes amis… Ma famille, celle du cœur… Des magrets de canards grillés à la cheminée, une bouteille de Margaux, une autre de Saint-Emilion… Des amis… La vie reprend ses droits!
L’aube se lève, le camion qui contient ma vie en cartons est parti avec ma maman et Robert.
L’appartement est vide. J’attends quelqu’un de l’agence pour l’état des lieux. Au coin de qui était le salon, il n’y a que le Bagster, mon blouson, mon casque et mes gants. Dans quelques heures, je vais enfin quitter Lille, quitter le Nord et ses lourdeurs. J’ai hâte de retrouver l’air du Sud-Ouest, même en hiver je sais que ce sera mieux qu’ici.
Mieux que ce pays sans lumière, sans ciel, sans rien…
Ca ne pouvait pas se terminer ainsi, je devais sortir, me
donner une autre image de ce Nord qui m’aura plombé
durant tant de mois. Je devais sortir pour me sortir ces
idées de la tête. Tout ne pouvait être aussi sombre et glacé…
Alors je suis sorti. J’ai marché de Wazemmes jusqu’à la Grand Place, je suis
passé par ces petits coins que j’aimais bien… Rien de bien
touristique, mais c’était mes lieux d’errance… Devant le
Biplan, le Marché… Le tout tres lentement… J’arrive à la Grand Place, mais… Mais rien ne change… J’ai
marché depuis le début sous la pluie, j’ai froid, des envie de
maudire ce pays merdique, même si j’y suis né. Tout est bas… le ciel, la lumière et l’humeur des gens…
Mais surtout la lumière…