Encore un reportage avec la BAPSA, cette fois ci, en pleine journée. La lumière du jour ne change bien évidement pas la misère, mais j’avais le sentiment qu’elle préservait mieux les êtres que la nuit. Maigre différence qui peut avoir son importance quand on vit dans un monde qui ne vous regarde même plus.
Nous avons vu beaucoup de tentes, et trop de misères, encore une fois.
J’ai discuté avec un jeune tchadien de 27 ans, arrivé en France pour une vie meilleure il y a 6 mois. Il dort toujours sous un pont. Avec dignité, il croit en la France, bien plus que bon nombre de français. Il m’a parlé de son périple par la Grèce, l’Italie, le bateau… Puis, il est parti…
J’avais rendez-vous à 17h30, à la BAPSA, avec le son commandant, pour me joindre à une maraude de nuit. On m’a affecté à une équipe agréable et très professionnelle. Quelques rencontres bouleversantes ou marquantes, la rue de nuit est un étrange domaine quand on suit leur chemin pour aider les personnes sans abris. J’étais avec la Police Nationale, celle qui a un contact facile, toujours souriante, et même rassurante. Une immersion saisissante dans un monde sans toits, sans lits et sans couverts, en bas de chez nous, juste derrière nos indifférences et nos méfiances.
Vers minuit, je suis rentré, avec peu de photos. Nous avons beaucoup parlé, et j’ai peu photographié.