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dossard
Une préparation qui ne s’était pas déroulée comme prévu. Je partais néanmoins confiant sur mes capacités à courir un semi-marathon, mais beaucoup moins sûr de moi quand au choix de l’allure.
Je jaugeais « l’allure de raison » vers 5’50″/km, mais cette allure m’emmenait bien au delà du seuil des 2 heures.
Plus vite, je savais que je pouvais tenir 15 à 16 kms, au délà c’était l’inconnue.
J’ai pris le risque de me fixer une allure entre 5’38 » et 5″40″, seul moyen de courir en 2 heures avec quelques secondes de marges sur les derniers kilomètres. J’en serai à 5’34 » de moyenne jusqu’au km 10, sans problème. Les prévisions de la montre iront même à me faire arriver en 1h52.
Cette allure, très facile les 13 premiers kilomètres, deviendra un problème au kilomètre 16. Douleurs dans les cuisses. Vraisemblablement musculaire. Je paie un peu le manque de volume de mes séances de préparations, mais surtout, je paie le fait d’être aller plus vite que mes capacités sur une telle distance.
Je passe de la joie aux grimaces.
Douleurs, des coups de marteau dans les cuisses, chaque pas est presque un cri. Il me reste pourtant 5 kilomètres à faire comme ça.
Je dois finir au mental, juste avec la tête et la volonté de ne pas abandonner, mais mon allure s’écroule dans des valeurs qui ne sont pas les miennes.
Maintenant je doute, et je fais tout pour rester motivé.
Les derniers mètres sont une telle souffrance que j’en oublie de sourire au dernier virage sur la Place de la Bastille. Sans ces douleurs j’aurai je pense adoré cette foule qui hurlait et frappait sur les barrières pour encourager des inconnus ou des proches.
Je passe la ligne avec un chrono de 1:59:00.
Surpris, presque surpris d’y être arrivé.
Le bonheur reprend la douleur en main, et je me sens l’humeur d’être aller sur la face Nord d’une falaise insurmontable.
Je me sens cabossé mais indestructible.
J’ai couru 21,0917 kms sans m’arrêter, en moins de deux heures, et c’était le 6 Mars 2022.
Je me sens cabossé et terriblement heureux.
Je veux recommencer. Et faire mieux encore.
Jour N°166, deuxième course, 5kms de Charenton-Le-Pont.
Plus rapide, oui, ça j’ai été plus rapide. Mais j’ai failli tout y perdre. Suis parti trop vite, certainement emporté par le groupe de killers autour de moi. J’ai tout cramé en 800m. Tellement, que mes jambes ont dansé les flageolets de Charenton. Tremblotte, étourdissement… J’ai cherché toutes les raisons du monde pour continuer cet enfer. La raison, me demandait de me ranger sur le coté et d’en rester là. Une fierté mal placée, sans doute, m’a hurler de continuer.
Arrivé au kilometre 1, l’appli me chante dans les oreilles que j’ai couru en 5’04″/km. Pour moi, c’est synonyme d’une balle, ce n’est ni raisonnable (par rapport à mes capacités) et trèèèèèès au delà de mes performances maxi en sprint ou en fractionné. Donc, rien ne va, mais au moins je sais pourquoi ça ne va pas du tout: je suis trop vite. J’essaie de réduire la voilure, la tremblotte disparait doucement sur le second kilometre. Faudra attendre le troisieme pour revenir à me concentrer sur ma foulée et la gestion de mes efforts. La fin sera plus belle et surtout plus dynamique que la course de Vincennes. Mais….. toujours pas de plaisir, ça reste un calvaire, la seule joie c’est d’être arrivé et surtout délivré. Ma leçon du jour, travailler cette ^$@%/# d’allure sans savoir comment gérer l’adrénaline de ces courses et le stress qui va avec (je pense que c’est lié).
5 km , 00:26:53, 5’30″/km
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