Deux reportages aujourd’hui, je cours à Argenteuil, puis à Paris, je rentre à l’appart déposer la première salve de photo, je mange un morceau, vérifie mes mails, et je file à Saint-Ouen pour le deuxième… Rue du Landy, j’ai habité cette rue là, c’est toujours étrange d’emprunter des habitudes qu’on croyait oubliées. Je rentre, je suis à la bourre, je veux aller voir l’expo de Stanley Greene à Rambuteau… J’arrive à la galerie… je connais plein de gens, le monde des photographes est peut être petit?… Je suis littéralement avalé par les photos de Stanley, sur le moment, ça me bouleverse même… Je le vois passer, je me réveille… J’achète rapidement son livre, et je lui tends entre deux sourires à ses amis, il me le signe. Paolo Woods me présente Paolo Pellegrin… Je rentre, et je trouve mes photos vraiment merdiques.
Réveillé en catastrophe, je me suis trompé d’heure sur le réveil hier soir, je cours, j’oublie la moitié de mon matos photo dans la précipitation, j’arrive finalement et miraculeusement à l’heure. Je m’offre même l’insolence d’un café avec la fanfare…
Je fais le compte du matériel emmené à l’arrache, un seul boitier, un 20mm et un 50mm… Je ferais avec…
Le plein hiver approche, le froid sec dans la rue me rappelle bien sur quelque chose… Je chasse cette idée, mais je n’ai pas envie. J’y repense… Je me fais un café, m’installe sur le bureau, je pousse le clavier, décharge le film terminé qui est dans le Leica, je me plonge dans deux ou trois photos de Depardon, je tends la mains et attrape le carnet de voyage de New York, c’est tellement frais, c’est pourtant déjà loin… J’ai encore envie de cet ailleurs, celui là ou un autre peut-être. On est toujours attiré par le vide. les « ailleurs » sont mes vides… Je recharge un film dans l’appareil, je range le carnet précieux, et remets au siècle prochain, mon café improbable avec Raymond..
La nuit sur des mauvaises idées, énervé, sommeil agité… Finalement, le poids des mots est plus blessant que leur force. Changement d’air, radical… « Voyage » au Congo, le temps d’un portrait rapide derrière un immeuble HLM d’Argenteuil. Les costumes étaient mal faits, bout de tissus déchirés dans des torchons, des serviettes de toilettes en guise de pagne, maquillage type « dentifrice ». Bref, on est très loin de l’image d’un « Congo » traditionnel qu’on m’a demandé. Heureusement, ce sera en noir et blanc, ça cachera la misère de cette mise en scène pathétique Je rentre, coup de fil anonyme, encore…