Notes personnelles : 15h00, cimetière du Père-Lachaise. Temps de merde. 20 minutes sur la moto, sous une pluie glacée, 40 km/h de vent. Sentiment d’être à la criée dans le port de Rekjavik, mais sans l’odeur du poisson. Ouais, je sais, aucun rapport à part le froid, mais c’est comme ça. Ambiance noire et moral gris-foncé. Devant le crématorium, jamais vu autant de photojournalistes. Retraités ou actif, concurrents ou collègues. Laurent, tu auras réussi à nous réunir tous au même endroit. Mais t’es con quand même, parce que c’est moche comme endroit avec ce temps de merde du nord. Toi ça t’aurait plu, t’aurais râlé quand même, mais on aurait vanné certainement qu’il y avait plus froid que nous. On a tous dit au-revoir à Laurent Troude, ce photojournaliste génial. Ce putain de grand photojournaliste ! On avait tous les yeux bien rouges et bien mouillés. Le froid sans doute. On avait tous la gorge serrée, le froid sans doute. On avait tous l’air triste, très triste, le froid sans doute. Au-revoir Laurent.
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